Moyen-âge

Pendant des millénaires, la Marne avait creusé son lit dans le plateau calcaire de la Brie. Ses bords escarpés, érodés par le méandre de la rivière ont créé le coteau de Crégy (Crégiacum, Crex, rocher).

Crégy est perché sur une colline à 100 mètres d’altitude. A flancs de coteaux, existait un rocher remarquable pour sa grotte et ses pétrifications qui a disparu lors de la construction du canal de l’Ourcq. Cette roche doit sa formation à une source chargée de matière calcaire. De nombreuses sources descendaient des hauteurs de Crégy et certaines jusque Meaux.

Citons en exemple : vers l’an 1200 une eau provenant de Chaillouet alimentait la fontaine du parvis de la cathédrale de Meaux.
Ou encore : la Fontaine Sarrazin du nom de l’échevin qui la découvrit en 1763 qui la fit analyser et la trouva bonne pour la consommation. Elle devait remplacer la fontaine du parvis de la cathédrale de Meaux qui avait été détruite au début du XVIème siècle. Mais l’opération s’avérait trop onéreuse. C’est au milieu du XIXème siècle que des travaux furent entrepris pour acheminer l’eau dans le centre ville de Meaux.

En 1622, Claude Débonnaire, de la Chambre du roi Louis XIII, fonda le Couvent des Carmes Déchaussés nommé ainsi, car les moines allaient pieds nus. Il espérait, par le bon exemple, amener les nombreux protestants du village à revenir au catholicisme.

Le domaine fut aménagé en terrasses par la construction d’une haute muraille consolidée par deux tours. Il était entouré de murs et s’étendait sur près de 5ha des hauteurs de Crégy (rue Roger Salengro) jusqu’au parc du « château » de la rue de la Roche.

Depuis le 18ème siècle

A la Révolution, le domaine fut vendu et peu après les bâtiments ont été en partie détruits.
Aujourd’hui, nous pouvons longer les murs de l’enceinte du couvent devenu propriété privée, découvrir les arcades du cloître qui se fondent dans le décor des constructions nouvelles et profiter de la vue panoramique entre les deux tours

L’église Saint-Laurent de Crégy fut construite au XIIIème siècle et reprise à la fin du XVIème. C’est un petit édifice vouté d’un seul jet avec une corniche au pourtour en forme de chapelle.

Les travaux du Canal de l’Ourcq destiné à la navigation des bateaux-marchands pour approvisionner Paris et ravitailler Paris en eau sont entrepris dès 1676 sur l’initiative de Colbert. Mais la roche de Crégy est si dure que le chantier doit s ‘arrêter là. C’est avec l’arrivée au pouvoir de Bonaparte que les travaux du canal allaient se poursuivre faisant disparaître les vignes et les jardins du domaine du couvent. Des entreprises, des usines vont prospérer le long du canal, notamment la Platrière « Bary » qui dominait le canal et la rue de la Roche.

Pendant les mois d’été où le niveau du canal était trop bas pour la navigation, des usines élévatoires ont été créées en amont et en aval de Crégy à Villers-les-Rigault à Trilbardou, l’eau de la Marne étant acheminée au moyen de pompes et de canalisations dans le canal de l’Ourcq.

Aujourd’hui, la commune de Crégy-lès-Meaux, soucieuse de la conservation de son patrimoine a entrepris des travaux de rénovation de ses principaux sites tels le lavoir, le puits communal ou les tours. Et depuis peu l’emplacement de la grotte avec source pétrifiante a été retrouvé.

La tour des Carmes Est restaurée

La tour des Carmes Est avant restauration

Le portail de l’ancien couvent des Carmes.